samedi 8 mai 2010

Conférence du « politburo » du Monopole de l'Éducation du Québec

Jeudi 6 mai au soir, Catherine Lachaussée de Radio-Canada animait au Musée de la civilisation de Québec une table ronde sur le cours Éthique et culture religieuse (ECR) et le matériel pédagogique qui y est consacré.

Le petit auditorium était clairsemé et le public composé principalement de personnes d'âge mur et apparemment de fonctionnaires.

Mme Carole Couture, directrice du Bureau d'approbation du matériel didactique au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport accompagnée de Chantal Rainville, responsable du dossier ECR, ont décrit le processus d'approbation des manuels d'éthique et de culture religieuse.

Il est rare que les membres du « politburo » du MELS, comme les nommeraient les éditeurs selon Christian Rioux du Devoir (voir ci-dessous), s'expriment publiquement.

Un de nos collaborateurs s'est donc rendu sur place pour les écouter.

Mais revenons d'abord sur l'impression qu'a laissée leur travail sur Christian Rioux du Devoir :
L'étranger qui découvrira le Québec en feuilletant ces manuels en sortira pourtant avec une étrange image de ce que nous sommes. Il sera convaincu que les populations issues de l'immigration récente représentent près de la moitié de la population. Pas une illustration, pas une photo où le « politbureau » (c'est ainsi que certains éditeurs surnomment les responsables des manuels au MEQ) n'ait imposé sa vision multiculturelle du Québec. Impossible, à travers ces images étriquées, de deviner que les Québécois dits de souche forment encore 80 % de la population québécoise.

Le Québec semble s'y résumer à une multitude de groupes ethniques qui coexistent les uns à côté des autres. On ne se surprendra pas que certaines écoles aient proposé aux élèves de redessiner le drapeau québécois pour le rendre plus multiculturel.
Nous partageons l'avis de M. Rioux sur ce point.

Ce même Bureau de l'approbation du matériel pédagogique fait également la chasse à tous les « stéréotypes » qui pourraient faire l'éloge des vertus maternelles ou domestiques des femmes. Car cela est rétrograde, bien sûr, il faut détacher les filles du rôle traditionnel de mère de famille : il faut désormais insister sur le rôle de la femme comme employée de bureau ou dans des professions anciennement chasses gardées des hommes. Peu importe la démographie, la santé et le soin des enfants, la stabilité des familles. Hors de la vision féministe du rôle de la femme, point de salut !

Officiellement, le « politburo » décrit ainsi les critères qu'il applique en commençant par le plus important :
  1. Une juste représentation des personnages des groupes minoritaires (au moins « 25 % de l’ensemble des personnages sont associés à une minorité ») ;

  2. Des rapports égalitaires entre les personnages des deux sexes (« des rôles variés, équivalents, qui dépassent les tâches traditionnellement attribuées à chaque sexe ») ;

  3. Une représentation diversifiée et non stéréotypée des caractéristiques personnelles et sociales des personnages ;

  4. L'interaction des personnages des groupes minoritaires dans des situations courantes ;

  5. La rédaction non sexiste des textes (« L’ajout d’une note explicative pour justifier l’emploi de la seule forme au masculin est à exclure »).
Avec ces critères « socioculturels », il n'est donc pas étonnant que le BAMD en vienne à trouver des bons manuels de physiques ou de mathématiques inadéquats pour des raisons idéologiques :

SCIENCES PHYSIQUES 214 - ENVIRONNEMENT PHYSIQUE

Initiation à l'étude scientifique de l'environnement (3e édition)

Note : La manière de représenter l'ensemble des personnages féminins et ceux rattachés aux diverses minorités est inadéquate.

MATHÉMATIQUE

Les maths et la vie, 1re secondaire
Note : Les textes succincts et les consignes aux élèves ne correspondent pas à une représentation juste des hommes et des femmes.
Notons enfin que le pourcentage de 25 % de minorités visibles semble largement dépassé dans la plupart des manuels ECR que nous avons pu analyser, chaque religion étudiée introduisant son lot de minorités visibles ou religieuses.

Lutte contre les stéréotypes, vraiment ?

Mais si le BAMD peut prétendre lutter contre certains stéréotypes dans les manuels, il ne lutte pas contre tous ceux-ci, loin de là.


Page 55, Manuel d'ECR, Symphonie, manuel A, pour la 5e année du primaire, éditions Modulo


Dans le cas des manuels ECR, on a plutôt tendance à assister à une représentation stéréotypée des membres des diverses religions. La musulmane sera ainsi le plus souvent voilée. Le juif aura une calotte. On a donc tendance à enfermer les adeptes des religions dans de belles petites boîtes bien délimitées avec des particularités vestimentaires et alimentaires bien proprettes. Car, après tout, le cours ECR se concentre sur ces objets et ces rites.


Page 56, Manuel d'ECR, Symphonie, manuel A, pour la 5e année du primaire, éditions Modulo


Comme l'a relevé le chercheur en éducation Roger Girard, également présent à la conférence, on « force la note » quand on associe à Catherine, la chrétienne, la valeur du pardon, à un jeune juif la valeur de l'étude et à un jeune musulman le partage. On en vient à associer à chaque religion une valeur stéréotypée arbitraire. On renforce des préjugés pour le moins très discutables : en quoi le christianisme porterait-il moins au partage que l'islam ? Mais, voilà, il semble que ces clichés-là sont admis par le BAMD.

Idéologie qui mène à des erreurs manifestes

Cette lutte aux stéréotypes pourchassés par le « politburo » du Monopole de l'Éducation mène parfois à des erreurs manifestes quand il s'agit de faits religieux pas toujours politiquement corrects.

C'est le cas dans cette illustration où l'héroïne (une fille bien sûr), issue d'une minorité visible (bien sûr) se trouve devant l'esplanade du mur occidental à Jérusalem, le fameux mur des Lamentations.


Page 28, Manuel d'ECR, Symphonie, manuel A, pour la 5e année du primaire, éditions Modulo


L'ennui c'est que ces trois femmes se trouvent du mauvais côté du mur, car elles se trouvent du côté des hommes. Et même si cela ne correspond pas aux critères du BAMD, les femmes ne sont pas admises de ce côté, il y a non-mixité des sexes.



(Incidemment, le garçon devrait aussi normalement porter une calotte, la kippa. On en distribue en carton autour de l'esplanade. Voir la photo ci-dessus.)





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

3 commentaires:

Philippe Lacombe a dit…

Ce sont des ignares ces experts au MELS ou alors de vrais idéologues :

voir http://www.youtube.com/watch?v=uCPii8EkewA&feature=related

Dia a dit…

Preuve qu'il ne s'agit pas d'enseigner quoique ce soit. Il s'agit d'achever de déboulonner le christianisme.. ou plutôt – parce que le christianisme hein, pour ce qu'il en reste ! – il s'agit de préparer le petits blancs à la grande tambouille multiculturelle et multiraciale qui va engloutir leur mode de vie.

Dans ce but les erreurs et les approximations sont, notez-le, plus utiles que la vérité. et d'abord, la formule du relativisme, la formule des salauds de toujours n'est-ce pas précisément celle-ci : Qu'est-ce que la vérité ?

Dia a dit…

Tiens
dans le même genre, je vous ai trouvé un dhimmi, mais alors là, un champion du monde de la connerie hein :

http://www.cyberpresse.ca/opinions/201005/10/01-4279038-devrions-nous-interdire-le-port-de-la-cravate.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_place-publique_241663_accueil_ECRAN1POS2